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Entreprises - financement par le crédit


Posté le Jeudi 12 Mars 2015

En dehors du crédit classique, les entreprises ont du mal à se financer auprès des banques. Celles-ci répondent que leurs engagements sont en progression, et surtout par rapport aux PME et TPE.

Les grandes banques françaises ont chacune déclaré leur volonté de soutenir les entreprises.

Sur le terrain, toutefois, les avis sont variés :

Les informations livrent une double image de la situation, avec d’une part des banques qui trainent des pieds à accorder du crédit, et d’autre part, moins de demandes de crédit de la part des entreprises, donc des taux de refus qui peuvent sembler moins nombreux. Sans compter que la réduction du nombre d’établissements bancaires fausse les statistiques.

Le fait est que, parmi les entreprises, la situation sur le sujet du crédit est très contrastée.
Les grandes entreprises n’ont pas de réel problème pour obtenir les crédits nécessaires. Les difficultés apparaissent quand il s’agit d’augmenter les crédits en place.

Pour les entreprises de taille moyenne ou petite, la situation est plus difficile. Ainsi des entreprises ont vu leurs crédits bancaires disparaître en tout ou partie, ou leurs banques leur demander des cautions, des garanties. Même les banques qui résistent le mieux à la crise ont tendance à se montrer plus exigeantes et plus prudentes.

Aussi les PME connaissent toujours des difficultés pour accéder au crédit, en particulier les crédits d’exploitation qui sont souvent réduits unilatéralement. Quand c’est possible, le crédit est obtenu dans des conditions plus difficiles.
Les taux ont fortement baissé et le taux facial du crédit pour les entreprises a pu parfois reculer, mais les banques ont profité de la baisse des taux pour augmenter leurs marges et les entreprises n'ont donc pas pu bénéficier de ces baisses de taux de référence

Côté entreprises moyennes, les évolutions des conditions peuvent paraître moins dures. Souvent, les augmentations de marges reflètent la difficulté technique des banques à répercuter la hausse des taux à court terme qu’elles subissent, alors que les taux à moyen terme auxquels elles prêtent sont restés plutôt stables. Cela ne doit pas empêcher les chefs d’entreprise de négocier de pied ferme les conditions des banques.

Au-delà des prix, les Groupes sont aussi en butte à des contrats plus contraignants, les banques voulant sécuriser davantage leurs engagements. Les entreprises en quête de crédit cherchent donc des solutions autres au crédit classique pour se financer. Les plus grandes d’entre elles s’intéressent à un nouveau type de contrat pour sécuriser le moyen terme sans toucher aux crédits en place.


Le crédit à départ différé

Les banques prennent l’engagement irrévocable d’octroyer un crédit dont le démarrage est reporté. Plusieurs grands groupes sont en train de négocier de tels contrats mais leur attention doit notamment se porter sur les conditions de prix de telles facilités. »
Pour le gros des entreprises, les financements sont en majorité à court terme et trouver de nouveaux crédits passe souvent par du financement d’actifs. Les financements adossés aux actifs circulants sont également en passe de se développer. Les financements bancaires vont être davantage adossés aux actifs de l'entreprise, comme les créances clients, les stocks. Beaucoup d’entreprises s’y intéressent actuellement. Mais l’amélioration de la trésorerie devrait venir de plus en plus des différents dispositifs prévus par l'Etat.

Mesure phare du début 2009, la mise en place de la loi sur la réduction des délais de paiement interentreprises est censée apporter un volant de trésorerie aux entreprises dans 90 % des cas. La réduction des délais de paiement sera notamment favorable aux PME qui, souvent en position de faiblesse vis-à-vis des grandes entreprises, pouvaient être amenées à consentir des délais de paiement assez longs. Toutefois, la mise en œuvre de la loi suscite aussi des appréhensions.

La crise aidant, la loi - qui va dans le bon sens - va vraisemblablement souvent se traduire dans un premier temps par une détérioration supplémentaire de la trésorerie pour les entreprises. Il faudra être très attentif à la réaction des banques dans ces cas de détérioration de la trésorerie, alors même que la valeur de la société n’est pas en cause. Les mesures prises par l’Etat pour s’acquitter lui-même plus vite de ses paiements devraient être d’un impact positif plus immédiat sur la trésorerie des entreprises : près de 12 milliards d’euros sont en jeu pour les caisses des entreprises.

Les remboursements accélérés de TVA répondent à une demande ancienne des bénéficiaires. Auparavant, les crédits de TVA étaient remboursés sur une base annuelle ou trimestrielle dans certaines conditions.

Dépôt de la demande seulement à l’issue du trimestre civil, tous les mois du trimestre devant être en crédit de TVA. A présent, du fait de la suppression de ce portage 'préalable' de trois mois, toute entreprise dont le crédit de TVA excède 760 euros peut demander un remboursement chaque mois.
Autre possibilité, les entreprises pourront réclamer plus rapidement le paiement de leur crédit d’impôt recherche (CIR). La mesure est particulièrement intéressante pour les entreprises ne payant pas ou peu d’impôt sur les sociétés qui, dans le cas général, sont obligées d’attendre quatre ans avant de pouvoir demander le remboursement de leur CIR. Et les entreprises qui ont un exercice fiscal ne coïncidant pas avec l’année civile gagneront encore jusqu’à un an. La mesure profitera aux PME qui représentent plus de 80 % des bénéficiaires du CIR.


Les dispositifs publics :

Par ailleurs, les entreprises devraient sentir les bénéfices des divers dispositifs mis en place par l’Etat pour soutenir le crédit bancaire.

Récemment, le plan de soutien au financement de l’économie a mis à disposition des banques 22 milliards d'euros pour les PME.

En parallèle, Oseo s’est vu octroyer une force de frappe supplémentaire de 9 milliards. L’établissement public ajoutera à son activité classique de garantie sur des financements d’investissements une activité de cofinancement à côté des banques et de garantie - à hauteur de 90 % - sur des lignes de crédit confirmées. Une nouvelle garantie, ciblée sur la conversion de financements à court terme en crédits à moyen et long terme, devrait aussi se révéler très efficace. Enfin, le champ d’intervention d’ Oseo a été élargi aux entreprises de taille intermédiaire et une première garantie de ce type vient d’être signée.

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